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une rescapée de la vie parmi tant d'autres

VIP-Blog de murielunerescapeedelavie
  • 11 articles publiés
  • 2 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 10/02/2014 10:11
    Modifié : 10/02/2014 10:59

    Fille (58 ans)
    Origine : Paris
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    [ Mon histoire ]

    Muriel, 58 ans, une rescapée de la vie parmi tant d'autres

    10/02/2014 10:19



    Bonjour et bienvenue à tous ceux qui auront envie de lire,

     

    12-11-2013

    Reveil matinal, pour moi, qui suis insomniaque, alors je vais en profiter.

    J'ai construit un texte un peu dans le désordre mais je vais tenter d'y remédier.
    Je n'ai plus 29 ans mais je m'appelle toujours Muriel,

    et je le serai toute ma vie,

    peu importe mon temps d'abstinence

    (je suis dépendante a l'alcool et aux benzos)

    Enfance plutôt heureuse mais avec un père que m'aimait trop et transférait toute sa propre souffrance d'Humain en espoirs insensés sur l'enfant que j'étais.

    Je devais être parfaite, intelligente, cultivée, avoir le sens de l'humour, etc...

    A 10 ans, c'est très lourd et je pleurais souvent parce que je n'arrivais pas à lire Celine "le voyage..

    où "la tête contre les murs" de Sartre et je me sentais minuscule, médiocre et inadéquate au monde.

    J'admirais et étais fascinée par mon père et je le haïssait en même temps de m'obliger à réaliser que j'étais si "PETITE".


    Pas de problèmes, en revanche, avec ma mère, bonne bretonne, les pieds sur terre, très déconnectée de mon père, bonne à tout faire depuis l'âge de 11 ans, avec 3 ans de petites classes, puis ménage chez l'instituteur.

    Ils ont fini par divorcer et j'en fut assez satisfaite.

    Trop de crises, de colères, voire de haine.

    J'ai rencontré l'alcool vers 12 ans

    (lors des "surbooms" des années 67, 68), toujours avec mes couettes et mes socquettes blanches).


    Des slows maladroits sur Otis Reading, particulièrement "On the dock of the bay, sur les Moody Blues (Nigth in white satin), etc....

    Premiers baisers, premières petits amours.

    Notre argent de poche passait en bouteilles de Martini et de Gin, en cigarettes et en monceaux de chewing gums, espérant dissimuler l'odeur de toutes ses substances bien légères encore, ma foi.

    Et puis Mai 68, l'éclatement, les manifs avec Ferrat, entre autre.


    Mon père, étant ingénieur du son, gréviste à l'ORTF, avait décidé avec d'autres camarades grévistes aux aussi (donc plus d'argent à a maison)
    d 'assurer un journal radio afin d'informer le reste de la France de ce qu'il se passait à Paris et il m'emmenait certains soirs, à St Michel, où rue Gay Lussac, en me protégeant bien derrière lui, entre son Nagra et sa perche, voir les événements, entre pavés qui volaient et les courses pour échapper aux CRS.

    C'était incroyablement excitant pour moi, malgré quelques mois plus tard, l'invasion des chars russes à Prague et et de l'immolation par le feu de Jan palach, en janvier 69, suivi par 2 autres étudiants (voir "l'insoutenable légèreté de l'Etre" de Milan Kundera).

    Mais l'ado oublie vite et sont arrivés "Hair" au théâtre à Paris et en 69, Woodstock.
    Scolarité vite oubliée, cours séchés pour aller à st Michel, au square du Vert Galant et sur les bords de la seine pour écouter les musiciens, fumer nos premiers joints et goûter au LSD, à la mescaline et au peyolt. (produits de l'époque)
    Pour mon père, j'habitais chez mon père et vice versa. Sacrée confiance plutôt mal honorée

    Malheureusement, l'année 70, fut moins drôle.
    Quelques mois, avant mes 15 ans, ayant menti à ma mère et étant supposée, passer 3 jours, dont 2 nuits, chez une copine de classe, qui ne pouvait pas me recevoir, je lui ai demandé de ne rien dire et me mère est repartie, me souhaitant un bon week end et m'attendant pour le dimanche soir.

    Je vais m'arrêter là, car la suite n'est pas très facile à raconter dans la foulée,

     

     






    suite

    10/02/2014 10:26



    17-11-2013 Bon, ma mère nous quitte et je reprend le train pour Paris. J'étais habillée d'une tunique indienne, d'un jean et de clarks, d'un grand sac plein de franges et j'avais les cheveux qui descendaient sous les fesses.
    Sur le jean e les chaussures étaient écrits au feutre beaucoup de noms de musiciens de l'époque (1970), le Stones, Ten years after, Clapton, Velvet underground, Crosby, Still, Nash and Young, Hendrix, Janis Joplin, Led Zeppelin, the Nice, Yes, Amon Dull II, Magma, etc...

    Je fonce à St Michel, espérant trouver un des seuls copains que je connaissais, il était parti quelques jours à Amsterdam. Retour au square du Vert Galand, Il commençait à être 8 heures et je me dis que je n'ai pas vraiment envie de passer la nuit sous les arbustes du square. J'écoute des musicos et le temps passe. Retour à St Michel, 10 h, et je commence à demander à des gens si je peux aller dormir chez eux, non pas de place, non, trop nombreux.

    11 h, je commence à flipper un peu car je me sens très seule.

    Un peu après, je tombe sur un type seul, l'air un peu égaré, cheveux longs (l'importance des cheveux longs pour un homme, chez moi, est un peu étrange), et question rituelle, "peux tu m'héberger pour la nuit" ?

    Je dis OK, il est près de minuit, mais nous devons prendre le dernier train car il habite en banlieue. Direction gare de l'est.
    Pas besoin de tickets, dit t'il car il n'y a jamais de contrôle dans ce train.

    Et Pan, controleurs, papiers d'identité, pas d'argent, drôle de regard du fonctionnaires sur mon age et celui de ce compagnon de fortune, 35 ans et je n'avais pas 15 ans mais bon, amende (l'explication alambiquée que j'ai du fournir à mes parents le mois suivant, lorsque le petit papier bleu est arrivé à la maison : train de nuit vers la banlieue est, alors que j'étais censée dormir à St Cloud, chez mon amie et que j'habitais à l'époque en banlieue nord ouest...).

    2 kms à pied pour arriver devant un pavillon typique début XXè, chez sa mère mais elle l'avait logé dans le garage, car il ne voulait plus de lui chez elle. Bon début

     

    Garage sordide, éclairé uniquement d'une ampoule qui tombait du plafond sur un lavabo pas très propre. De moins en moins rassurée, je commence à réaliser que dans cette phrase que j'aimais tant "faîtes l'amour, pas la guerre", j'avais totalement occulté "faîtes l'amour...." et j'avais mis, bien sûr des précautions oratoires, style "copain/copain, OK. Oui, oui, bien évidemment, ne t'en fais pas, etc....

    Devant un amas d'outils plein de cambouis et un carcasse de ce qui avait du être une moto, un matelas avec une sorte de grille en tête de lit et des canettes de bières pleines où vides, un peu partout, par terre

    Il commence une bière, m'en tend une, me disant que cela allait me décontracter au moment où j'ai vu un couteau assez large dépassant en dessous du lit.
    Sans moufter, j'ai bu sa bière (je ne connaissais pas vraiment le goût et je n'ai pas non plus vraiment aimé). Mais bon, à la guerre comme à la guerre, j'ai fait avec puis sans me prévenir, ni me déshabiller, lui non plus d'ailleurs, il me jette sur le lit, me disant qu'il sortait d'HP, qu'il y allait souvent, qu'il me trouvait jolie, qu'il buvait souvent de la bière, etc... tout en commençant à m'attacher les poignets avec 2 petites cordelettes, planquées sous le matelas, pas très loin du couteau, aux barres de fer qui entouraient le lit.

    Pour que je ne crie pas il m'enfourne une serviette bleue ciel dans la bouche (si un jour, vous me faîtes u cadeau, eh on ne sait jamais, rien de bleu ciel, SVP, de bleu, je n'aime et n'admire que le CIEL).

    Il me pénètre et la douleur est si intense que j'ai l'impression de m'évanouir et j'ai beau hurler dans ma serviette de toilette, rien ne sort.

    Je sens du sang couler le long de mes jambes mais heureusement qu'il avait complètement descendu mon jean, qui est resté propre. Que de drôles de pensées dans de pareils moments.
    Est ce que ma tunique était tachée, par exemple ? je n'en avais pas prise de rechange et en même temps, la douleur, la sensation d'avoir un feu brûlant dans le sexe s'exacerbaient et me faisait de plus en plus mal.
    J'avais beau agiter les jambes dans tous les sens, il était beaucoup trop lourd pour moi et continuait sa besogne comme un beau diable.
    J'arrête un peu. A plus tard.






    suite

    10/02/2014 10:39



    20-11-2013 , Je suis en train de réaliser une chose, après 20 ans de thérapies diverses dont 10 de psychanalyse, la chose la plus importante dans un témoignage écrit, ce sont les menus détails, enfin ceux que ma mémoire veut bien me restituer et surtout d'être LUE.
    Enfin, un oeil (le votre) qui me laisse devant un texte qui devient réel et non fantasmé...
    Obligée de m'arrêter vit, à tout à l'heure,






    suite

    10/02/2014 10:40



    25-11-2013 Je reviens bientôt, je dois aller encore beaucoup plus loin pour peut être enfin clore une vie pas très sympa, que j'ai subie plutôt que vécue, comme pas mal d'entre nous, malheureusement mais rien n'est perdu, même à 58 ans car la vie continue et la liberté sera, je l'espère au bout de ce long chemin.

     






    Suite

    10/02/2014 10:43



     30-11-2013

     

    Eh hop, 6h du matin, je ne suis jamais sentie aussi vivante que lorsque je n'ai quasi pas dormi, bien sûr cela se répercute sur une journée assez merdique mais tant pis.


    Bon , peu importe, je vais vous resservir ma phrase préférée de René Char pour démarrer :

    "La lucidité est la souffrance la plus rapprochée du soleil".

     

    J'ai du m'écrouler un moment, car lorsque je me reprend conscience, j'entend, il fait nuit noire avec un léger rayon de lumière un peu grise et sale des petits matins.

    Une de mes mains s'est détachée pendant la nuit, j'enlève l'autre cordelette et vire cette horrible serviette bleue ciel de ma bouche, je ne sais même pas comment j'ai réussi à respirer, au point de m'endormir avec.

    J'entend d'énormes ronflements avinés, peut être "abierrés" serait le mot le plus juste, s'il existait, enfin ce matin là, pour moi, il existe.
    Je me lève dans le noir et à pas de loup, d'agneau devrais je plutôt dire, me dirige vers le lavabo, entrevu la veille et avec la serviette BLEUE, essaye de me frotter du bas du ventre aux genoux,
    devant, derrière, avec une énergie farouche. faiL'eau est glacée et il fait un froid de loup (décidément beaucoup de loups dans cette histoire, mais tant pis, ils conviennent).

    L'époque nous faisait mettre des tartines de traits de khol sur les yeux et ayant pas mal pleuré, j'imaginais mon visage noir de coulures de ce produit.
    Alors avec un autre coin de cette maudite serviette, j'ai frotté mon visage à le rendre rouge comme une écrevisse (j'ai pas dis un crabe).

    La porte du garage, étant restée ouverte, je me retrouve dans un jardin de banlieue, à peine visible mais bien moche, il ne manquait que les nains (pardon pour ceux qui les aiment) et derrière, la ville, c'est à dire une énorme avenue où le trafic commençait son bruit habituel, voitures, bus, camions.

    Les lumières me permettent de voir ma montre, 5h et quelques.
    Mais où suis-je, me dis-je, je préfère en plaisanter car je n'étais pas rassurer. Où étais-je et surtout où était Paris ?

    Je décide de rester sur ce coté ci de l'avenue, de toute façon trop dangereuse à traverser et de partir vers la droite (peut être une vague réminiscence ?).
    Bonne pioche, je marche u long moment dans cette lumière, entre chien et loup (encore un loup, le dernier, je pense) et je vois un arrêt bus.

    Pas un fifrelin en poche, je bafouille une espèce d'histoire de fête d'anniversaire raté et gentiment me laisse monter direction porte de Montreuil. Ouf, là, je connais, c'est Paris;

     

    Je commence à demander un ticket de métro et j'ai souvent remarqué que les gens qui partent travailler très tôt, sont plus accessibles à la peine, où à la demande de l'autre? (pas tous évidemment).

    Ne voulant pas rentrer chez moi, nous n'étions que samedi matin et le retour étant prévu le dimanche soir, et ne voulant surtout pas que mes parents me voient dans cet état là. Longs cheveux, non seulement pas coiffés ( allez trouver un peigne, vous dans le noir) mais complètement
    emmelés et un peu monstrueux, je décide de repartir vers St Michel et surtout vers le square du Vert Galand, juste à la pointe de l'Ile de la Cité.

     

    J'entends des pas derrière moi et je vois apparaître un copain danois avec sa guitare.
    En voyant mon état quelque peu délabré et le visage plein de larmes, il s'assoit de l'autre coté et commence à jouer dés musiques folk et très douces.
    Au bout d'un moment, j'éclate en sanglots et n'ayant pas de mouchoir, commence à renifler d'une façon très élégante. Il me tend des kleenex et me demande si je veux parler.
    Et là, tout le trop plein, se met à sortir dans un désordre indescriptible.

    Je mélange viol, contrôleurs de train, yeux et serviette bleue du monsieur, nains de jardins, etc...
    Un peu désorienté, il essaye de remettre de l'ordre mais avant, il m'entoure les épaules d'un de ses bras et me met la tête sur son autre épaule et me disant d'arrêter un moment de parler et d'écouter les oiseaux.

     

    Puis, ayant un peu d'argent en poche, il me propose d'aller boire un café au Mac Do, de l'Odéon, qui n'existe plus. Café assez mauvais mais pas cher.
    Il devait être 10 h ou 11 h et comprenant que ce n'était pas le moment de m'abandonner, il me propose de faire la manche avec lui, pour avoir assez d'argent pour acheter à manger et des tickets de métro car une amie, lui prêtant un appartement, Porte de Champerret,
    Je pourrais me laver, manger et dormir.

    Ayant lu l'angoisse dans mes yeux, il se mis n me rire, me fit un gros baiser sur le front disant que je pouvais être rassurée, rien ne ressemblerait à la nuit précédente.
    J'ai, tout de suite, compris que je pouvais lui faire confiance, sans trop savoir pourquoi mais je l'avais déjà vu plusieurs fois, nous avions déjà parlé ensemble et son sourire était rassurant.
    Je crois qu'il s'appelait Lars mais ma mémoire n'en ai pas plus sure que çà.

     






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