30-11-2013
Eh hop, 6h du matin, je ne suis jamais sentie aussi vivante que lorsque je n'ai quasi pas dormi, bien sûr cela se répercute sur une journée assez merdique mais tant pis.
Bon , peu importe, je vais vous resservir ma phrase préférée de René Char pour démarrer :
"La lucidité est la souffrance la plus rapprochée du soleil".
J'ai du m'écrouler un moment, car lorsque je me reprend conscience, j'entend, il fait nuit noire avec un léger rayon de lumière un peu grise et sale des petits matins.
Une de mes mains s'est détachée pendant la nuit, j'enlève l'autre cordelette et vire cette horrible serviette bleue ciel de ma bouche, je ne sais même pas comment j'ai réussi à respirer, au point de m'endormir avec.
J'entend d'énormes ronflements avinés, peut être "abierrés" serait le mot le plus juste, s'il existait, enfin ce matin là, pour moi, il existe.
Je me lève dans le noir et à pas de loup, d'agneau devrais je plutôt dire, me dirige vers le lavabo, entrevu la veille et avec la serviette BLEUE, essaye de me frotter du bas du ventre aux genoux,
devant, derrière, avec une énergie farouche. faiL'eau est glacée et il fait un froid de loup (décidément beaucoup de loups dans cette histoire, mais tant pis, ils conviennent).
L'époque nous faisait mettre des tartines de traits de khol sur les yeux et ayant pas mal pleuré, j'imaginais mon visage noir de coulures de ce produit.
Alors avec un autre coin de cette maudite serviette, j'ai frotté mon visage à le rendre rouge comme une écrevisse (j'ai pas dis un crabe).
La porte du garage, étant restée ouverte, je me retrouve dans un jardin de banlieue, à peine visible mais bien moche, il ne manquait que les nains (pardon pour ceux qui les aiment) et derrière, la ville, c'est à dire une énorme avenue où le trafic commençait son bruit habituel, voitures, bus, camions.
Les lumières me permettent de voir ma montre, 5h et quelques.
Mais où suis-je, me dis-je, je préfère en plaisanter car je n'étais pas rassurer. Où étais-je et surtout où était Paris ?
Je décide de rester sur ce coté ci de l'avenue, de toute façon trop dangereuse à traverser et de partir vers la droite (peut être une vague réminiscence ?).
Bonne pioche, je marche u long moment dans cette lumière, entre chien et loup (encore un loup, le dernier, je pense) et je vois un arrêt bus.
Pas un fifrelin en poche, je bafouille une espèce d'histoire de fête d'anniversaire raté et gentiment me laisse monter direction porte de Montreuil. Ouf, là, je connais, c'est Paris;
Je commence à demander un ticket de métro et j'ai souvent remarqué que les gens qui partent travailler très tôt, sont plus accessibles à la peine, où à la demande de l'autre? (pas tous évidemment).
Ne voulant pas rentrer chez moi, nous n'étions que samedi matin et le retour étant prévu le dimanche soir, et ne voulant surtout pas que mes parents me voient dans cet état là. Longs cheveux, non seulement pas coiffés ( allez trouver un peigne, vous dans le noir) mais complètement
emmelés et un peu monstrueux, je décide de repartir vers St Michel et surtout vers le square du Vert Galand, juste à la pointe de l'Ile de la Cité.
J'entends des pas derrière moi et je vois apparaître un copain danois avec sa guitare.
En voyant mon état quelque peu délabré et le visage plein de larmes, il s'assoit de l'autre coté et commence à jouer dés musiques folk et très douces.
Au bout d'un moment, j'éclate en sanglots et n'ayant pas de mouchoir, commence à renifler d'une façon très élégante. Il me tend des kleenex et me demande si je veux parler.
Et là, tout le trop plein, se met à sortir dans un désordre indescriptible.
Je mélange viol, contrôleurs de train, yeux et serviette bleue du monsieur, nains de jardins, etc...
Un peu désorienté, il essaye de remettre de l'ordre mais avant, il m'entoure les épaules d'un de ses bras et me met la tête sur son autre épaule et me disant d'arrêter un moment de parler et d'écouter les oiseaux.
Puis, ayant un peu d'argent en poche, il me propose d'aller boire un café au Mac Do, de l'Odéon, qui n'existe plus. Café assez mauvais mais pas cher.
Il devait être 10 h ou 11 h et comprenant que ce n'était pas le moment de m'abandonner, il me propose de faire la manche avec lui, pour avoir assez d'argent pour acheter à manger et des tickets de métro car une amie, lui prêtant un appartement, Porte de Champerret,
Je pourrais me laver, manger et dormir.
Ayant lu l'angoisse dans mes yeux, il se mis n me rire, me fit un gros baiser sur le front disant que je pouvais être rassurée, rien ne ressemblerait à la nuit précédente.
J'ai, tout de suite, compris que je pouvais lui faire confiance, sans trop savoir pourquoi mais je l'avais déjà vu plusieurs fois, nous avions déjà parlé ensemble et son sourire était rassurant.
Je crois qu'il s'appelait Lars mais ma mémoire n'en ai pas plus sure que çà.