Bonjour et bienvenue à tous ceux qui auront envie de lire,
12-11-2013
Reveil matinal, pour moi, qui suis insomniaque, alors je vais en profiter.
J'ai construit un texte un peu dans le désordre mais je vais tenter d'y remédier.
Je n'ai plus 29 ans mais je m'appelle toujours Muriel,
et je le serai toute ma vie,
peu importe mon temps d'abstinence
(je suis dépendante a l'alcool et aux benzos)
Enfance plutôt heureuse mais avec un père que m'aimait trop et transférait toute sa propre souffrance d'Humain en espoirs insensés sur l'enfant que j'étais.
Je devais être parfaite, intelligente, cultivée, avoir le sens de l'humour, etc...
A 10 ans, c'est très lourd et je pleurais souvent parce que je n'arrivais pas à lire Celine "le voyage..
où "la tête contre les murs" de Sartre et je me sentais minuscule, médiocre et inadéquate au monde.
J'admirais et étais fascinée par mon père et je le haïssait en même temps de m'obliger à réaliser que j'étais si "PETITE".
Pas de problèmes, en revanche, avec ma mère, bonne bretonne, les pieds sur terre, très déconnectée de mon père, bonne à tout faire depuis l'âge de 11 ans, avec 3 ans de petites classes, puis ménage chez l'instituteur.
Ils ont fini par divorcer et j'en fut assez satisfaite.
Trop de crises, de colères, voire de haine.
J'ai rencontré l'alcool vers 12 ans
(lors des "surbooms" des années 67, 68), toujours avec mes couettes et mes socquettes blanches).
Des slows maladroits sur Otis Reading, particulièrement "On the dock of the bay, sur les Moody Blues (Nigth in white satin), etc....
Premiers baisers, premières petits amours.
Notre argent de poche passait en bouteilles de Martini et de Gin, en cigarettes et en monceaux de chewing gums, espérant dissimuler l'odeur de toutes ses substances bien légères encore, ma foi.
Et puis Mai 68, l'éclatement, les manifs avec Ferrat, entre autre.
Mon père, étant ingénieur du son, gréviste à l'ORTF, avait décidé avec d'autres camarades grévistes aux aussi (donc plus d'argent à a maison)
d 'assurer un journal radio afin d'informer le reste de la France de ce qu'il se passait à Paris et il m'emmenait certains soirs, à St Michel, où rue Gay Lussac, en me protégeant bien derrière lui, entre son Nagra et sa perche, voir les événements, entre pavés qui volaient et les courses pour échapper aux CRS.
C'était incroyablement excitant pour moi, malgré quelques mois plus tard, l'invasion des chars russes à Prague et et de l'immolation par le feu de Jan palach, en janvier 69, suivi par 2 autres étudiants (voir "l'insoutenable légèreté de l'Etre" de Milan Kundera).
Mais l'ado oublie vite et sont arrivés "Hair" au théâtre à Paris et en 69, Woodstock.
Scolarité vite oubliée, cours séchés pour aller à st Michel, au square du Vert Galant et sur les bords de la seine pour écouter les musiciens, fumer nos premiers joints et goûter au LSD, à la mescaline et au peyolt. (produits de l'époque)
Pour mon père, j'habitais chez mon père et vice versa. Sacrée confiance plutôt mal honorée
Malheureusement, l'année 70, fut moins drôle.
Quelques mois, avant mes 15 ans, ayant menti à ma mère et étant supposée, passer 3 jours, dont 2 nuits, chez une copine de classe, qui ne pouvait pas me recevoir, je lui ai demandé de ne rien dire et me mère est repartie, me souhaitant un bon week end et m'attendant pour le dimanche soir.
Je vais m'arrêter là, car la suite n'est pas très facile à raconter dans la foulée,